Indications sur l'évaluation des compétences linguistiques
Les paragraphes qui suivent donnent des renseignements sur l'évaluation des compétences linguistiques. Des éléments plus détaillés figurent dans le chapître 6 de la deuxième édition du
Manuel sur la mise en œuvre des spécifications OACI en matière de compétences linguistiques (Doc 9835-AN/453) que l'on peut acheter en ligne. Le manuel porte sur les divers aspects de la formation et de l'évaluation dans le contexte de la mise en œuvre des normes de l'OACI relative aux compétences linguistiques. Cliquez
ici pour accéder à la table des matières de ce manuel (disponible en anglais seulement).
Pourquoi est-il important de commencer rapidement à évaluer les compétences linguistiques?
Bien que l'évaluation formelle des compétences linguistiques ne deviendra obligatoire qu'à partir du 5 mars 2008, il y a de bonnes raisons de commencer beaucoup plus tôt :
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pour recruter : la plupart des prestataires de services de la circulation aérienne et des transporteurs aériens voudront sans doute faire des compétences linguistiques un critère d'embauche pour les nouvelles recrues ;
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pour pouvoir faire une analyse comparative : la mise sur pied du programme de formation qui permettra à l'effectif déjà en poste d'acquérir les compétences requises exige une évaluation précise de son niveau de compétence linguistique actuel ;
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pour se préparer en vue de l'échéance du 5 mars 2008.
Quelles sont la portée et la teneur de l'évaluation?
L'évaluation porte sur la capacité « de parler et de comprendre » qui est spécifiée à l'Annexe 1 pour les pilotes et les contrôleurs de la circulation aérienne. Sa teneur est définie par les descripteurs holistiques et les normes relatives au niveau fonctionnel (niveau 4).
Descripteurs holistiques
Les locuteurs compétents :
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communiqueront efficacement dans les échanges en phonie (téléphone/radiotéléphone) et en face à face ;
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s'exprimeront avec précision et clarté sur des sujets courants, concrets et professionnels ;
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utiliseront des stratégies de communication appropriées pour échanger des messages et pour reconnaître et résoudre les malentendus (par exemple vérifier, confirmer ou clarifier l'information) dans un contexte général ou professionnel ;
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traiteront efficacement et avec une relative aisance les difficultés linguistiques causées par des complications ou des événements imprévus survenant dans le cadre d'une situation de travail ordinaire ou d'une tâche de communication qu'ils connaissent bien en temps normal ;
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utiliseront un parler ou un accent qui est intelligible à la communauté aéronautique.
Pour en savoir plus long, voir l'Appendice à l'Annexe 1.
Échelle OACI d'évaluation des compétences linguistiques pour le niveau fonctionnel (niveau 4)
Un locuteur sera classé au niveau fonctionnel (niveau 4) s'il remplit les critères suivants :
Prononciation :
(Suppose un parler ou un accent intelligible pour la communauté aéronautique.)
La prononciation, l'accent tonique, le rythme et l'intonation sont influencés par la langue première ou par une variante régionale, mais ne nuisent que quelquefois à la facilité de compréhension.
Structure:
(Les structures grammaticales et phrastiques applicables sont déterminées par des fonctions linguistiques appropriées à la tâche.)
Les structures grammaticales et phrastiques de base sont utilisées de façon créative et sont habituellement bien maîtrisées. Des erreurs peuvent se produire, particulièrement dans des situations inhabituelles ou imprévues, mais elles altèrent rarement le sens de l'information.
Vocabulaire :
Possède un répertoire lexical généralement assez riche et précis pour s'exprimer efficacement sur des sujets courants, concrets ou professionnels. Peut souvent utiliser des paraphrases dans des situations inhabituelles ou imprévues pour combler les lacunes lexicales.
Aisance :
Peut parler relativement longtemps avec un débit approprié. Peut parfois perdre la fluidité d'expression en passant des formules apprises à l'interaction spontanée, mais sans nuire à l'efficacité de la communication. Peut utiliser les marqueurs et les connecteurs de façon limitée. Les mots de remplissage ne distraient pas l'attention.
Compréhension :
Comprend bien la plupart des énoncés portant sur des sujets courants, concrets ou professionnels lorsque l'accent ou le parler utilisés sont suffisamment intelligibles pour une communauté internationale d'usagers. Devant une difficulté linguistique, une complication ou un événement imprévu, peut comprendre plus lentement ou avoir à demander des éclaircissements.
Interaction :
Les réponses sont habituellement immédiates, appropriées et informatives. Amorce et soutient une conversation même dans des situations imprévues. Réagit correctement lorsqu'il semble y avoir un malentendu en vérifiant, en confirmant ou en clarifiant l'information
Vous trouverez dans le Supplément à l'Annexe 1, l'échelle OACI complète d'évaluation des compétences linguistiques.
Les locuteurs natifs doivent-ils être évalués? Comment?
Les locuteurs natifs doivent aussi être évalués. Toutefois, dans leur cas, on peut faire appel à un processus similaire à celui que l'on utilise couramment aujourd'hui pour s'assurer que les candidats n'ont pas de trouble de la parole qui nuirait à leur capacité de s'acquitter de leurs fonctions sans réduire la sécurité. Un tel processus peut aussi être utilisé pour évaluer le parler de locuteurs non natifs au niveau le plus élevé, soit le niveau expert, étant donné que les locuteurs natifs peuvent facilement reconnaître d'autres locuteurs natifs ou les locuteurs non natifs qui, par leur utilisation fluide et naturelle de la langue, font preuve d'un degré de maîtrise correspondant au niveau expert. De même, les locuteurs qui ont une maîtrise nettement insuffisante de la langue sont plutôt faciles à reconnaître.
Concrètement, l'évaluation des compétences linguistiques d'un locuteur natif ou d'un locuteur du niveau expert peut se dérouler dans le cadre d'un entretien avec un représentant du service de délivrance des licences, comme un examinateur en vol. Si un problème est relevé au cours de cet entretien (comme un trouble de la parole ou un fort accent régional), le candidat devrait être dirigé vers un spécialiste qui assurera le suivi.
Quelle est la meilleure méthode d'évaluation?
Pour les évaluations à grande échelle, il est admis que la meilleure méthode consiste à permettre différentes épreuves et différents modes d'évaluation. L'évaluation formelle des compétences dans une langue autre que la langue maternelle peut comprendre les éléments suivants :
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résultat officiel à une épreuve linguistique disponible sur le marché (ou à d'autres épreuves linguistiques disponibles) ;
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résultat à une épreuve linguistique créée à l'interne ;
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évaluation effectuée par un spécialiste externe (provenant d'une université ou d'une entreprise commerciale) ;
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évaluation effectuée par un spécialiste interne.
La méthode d'évaluation formelle sera déterminée par l'État. À ce sujet, le
Manuel sur la mise en œuvre des spécifications OACI en matière de compétences linguistiques (Doc 9835-AN/453) donne des suggestions précises sur la façon dont les États peuvent évaluer l'adéquation et la fiabilité des épreuves proposées par l'industrie..
Y-a-t-il des épreuves déjà disponibles?
L'élaboration d'outils d'évaluation commerciaux adaptés à l'aviation est en cours. Un grand nombre d'épreuves convenant à l'aviation sont déjà disponibles et d'autres le seront dans un avenir rapproché.
La plupart des tests de connaissance de l'anglais offerts sur le marché, comme le TOEFL, ne conviennent pas pour l'évaluation des compétences des pilotes et des contrôleurs de la circulation aérienne en langue anglaise, principalement parce qu'ils n'ont pas été conçus dans le but de tester la capacité « de parler et de comprendre » exigée par l'Annexe 1. Certains tests de compétence en expression orale sont disponibles, mais ils sont généralement conçus pour un domaine autre que l'aviation civile (p. ex. les affaires). C'est pourquoi ils ne sont pas entièrement satisfaisants.
En règle générale, l'évaluation des aptitudes en expression orale ou en compréhension exige un contact face à face entre l'évaluateur et la personne évaluée, ou encore un contact semi-direct, qui utilise des questions et des réponses orales enregistrées, lesquelles sont par la suite analysées par l'évaluateur. Les autres méthodes d'évaluation, en particulier les évaluations qui se font uniquement sur papier ou sur ordinateur, ne conviennent pas.