Changement climatique : Adaptation

Introduction

 

Le changement climatique est considéré comme l’un des problèmes environnementaux qui menacent le plus le développement durable. Il peut avoir des incidences néfastes sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l’activité économique, les ressources naturelles et les infrastructures physiques. Des preuves scientifiques solides donnent à croire que malgré les progrès technologiques et les mesures opérationnelles et économiques prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), le climat pourrait continuer de changer, ce qui pourrait avoir de graves conséquences.

 

La première évaluation des incidences probables du changement climatique (tempêtes, vagues de chaleur, etc.) a été effectuée en 1999 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et elle a été actualisée depuis ; la plus récente évaluation figure dans le quatrième rapport du GIEC, publié en 2007. D’après les dernières analyses du GIEC, les incidences du changement climatique se feront sentir à l’échelle mondiale (voir l’article Adaptation to Climate Change – Challenges Facing Civil Aviation Stakeholders, Chapitre 6 du rapport). Il est de plus en plus pressant de lutter contre les effets néfastes du changement climatique, par des mesures d’atténuation ou d’adaptation.


Les articles du Chapitre 6 du rapport portent sur la façon dont les changements climatiques pourraient nuire à l’aviation et sur les domaines dans lesquels celle-ci pourrait avoir à adapter ses opérations au sol et en vol.

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Adaptation — Une préoccupation internationale


Dans le Plan d’action de Bali, adopté en 2007 à la treizième Conférence des Parties (COP13) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l’adaptation est une des quatre composantes (avec l’atténuation, le financement et la technologie) indispensables d’une réponse future forte au changement climatique. Ces composantes visent à permettre une application totale, efficace et durable de la CCNUCC grâce à une coopération à long terme d’ici à 2012 et au-delà.


Plus récemment, en 2009, à la COP15, tenue à Copenhague, les Parties à la CCNUCC ont fait valoir qu’il faut un programme d’adaptation complet. Il a été convenu que des mesures renforcées et une coopération internationale en matière d’adaptation sont nécessaires et urgentes et que les pays développés devraient assurer des ressources financières et technologiques et un renforcement des capacités suffisants, prévisibles et durables pour soutenir la mise en œuvre de mesures d’adaptation dans les pays en développement. L’adaptation est aujourd’hui reconnue comme étant nécessaire pour faire face aux incidences du changement climatique de manière efficace et équitable.


Adaptation contre atténuation


Les termes « adaptation » et « atténuation » désignent deux mesures indispensables dans le domaine du changement climatique. Au début, les efforts internationaux dans ce domaine ont été principalement axés sur l’« atténuation » – réduire les émissions de GES pour contrer le changement climatique. Depuis quelques années, on prête davantage attention à l’« adaptation » – s’ajuster et faire face aux incidences du changement climatique. Le médaillon donne des définitions plus formelles des deux termes. Tandis que l’atténuation porte sur les causes du changement climatique, l’adaptation concerne ses effets. À l’évidence, l’atténuation, en raison de sa nature proactive, réduit les risques à un stade précoce et, par conséquent, la nécessité de l’adaptation. De même, reconnaître rapidement le changement climatique et en prévoir les incidences seront indispensables aux ajustements dans l’avenir. Une préparation anticipée réduira les incidences quelle que soit l’ampleur du changement climatique.


L’atténuation désigne les mesures destinées à stabiliser ou réduire les concentrations de GES dans l’atmosphère. Pour le GIEC, il s’agit d’une « intervention anthropique pour réduire les sources ou augmenter les puits de gaz à effet de serre. » Comme exemple de mesure d’atténuation type pour l’aviation, on peut citer l’optimisation des systèmes de gestion du trafic aérien pour permettre des acheminements plus directs et, par voie de conséquence, une réduction des émissions de GES.


L’adaptation concerne l’aptitude d’un système à s’ajuster au changement climatique pour en modérer les éventuelles conséquences ou à gérer les conséquences des incidences qui ne peuvent pas être évitées. Le GIEC la définit l’adaptation comme un « ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d’atténuer les effets néfastes ou d’exploiter des opportunités bénéfiques. » Une adaptation efficace peut réduire la vulnérabilité en renforçant les stratégies existantes. L’amélioration des protections contre l’élévation du niveau de la mer aux aéroports côtiers est un exemple type d’adaptation en aviation.

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L'adaptation et l'aviation


Les fortes réductions des émissions engendrées par les mesures d’atténuation pourraient stabiliser les concentrations de GES atmosphériques à des niveaux bas, mais on s’attend à ce que celles-ci soient supérieures aux niveaux actuels d’ici à quelques années. Les concentrations plus élevées donneront lieu à de nouveaux phénomènes observables tels qu’une augmentation des températures et du niveau des mers, des changements dans les précipitations et des conditions de temps plus extrêmes, comme on peut le voir à la Figure 1 (voir l’article Adaptation to Climate Change – Challenges Facing Civil Aviation Stakeholders, dans le Chapitre 6 du rapport).

 



Figure 1 IPCC 2007 Summary for Policymakers in Climate Change 2007

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Il est vital de prévoir ces phénomènes et de s’adapter à leurs incidences pour limiter l’ampleur des conséquences du changement climatique. Les changements dans les températures et les précipitations pourraient faire augmenter la demande de refroidissement des immeubles et les besoins en matière de drainage des pistes. Il ne s’agit-là que de quelques effets potentiels parmi d’autres (voir l’article Adapting to Climate Change at Airports, dans le Chapitre 6 du rapport). On a déjà constaté un certain nombre de limitations des opérations au sol et en vol en Europe, dues entre autres à des cas de vent élevé, de pluie verglaçante, de forte précipitation et d’impact de foudre (surtout l’été), qui menacent les constructions, les installations et les aéronefs. En hiver, les difficultés sont liées à la prévision des chutes de neige et à l’enlèvement de celle-ci (voir l’article European ATM and Climate Adaptation – A Scoping Study, dans le Chapitre 6 du rapport).


Les incidences du changement climatique seront plus manifestes dans les zones côtières de faible élévation, en ce qui a trait au niveau de la mer et à l’activité orageuse. L’infrastructure de certains aéroports, notamment les pistes et les bâtiments, pourrait être touchée par suite de l’élévation du niveau de la mer (voir l’article Adapting to Climate Change at Airports, dans le Chapitre 6 du rapport). D’après un examen préliminaire d’un rapport de l’OCDE, 64 aéroports sont susceptibles d’être touchés par l’augmentation prévue du niveau des mers. Compte tenu des risques auxquels sont exposés de grandes villes côtières, comme l’indique le rapport du GIEC, des inondations et des orages pourraient gêner les mouvements d’aéronefs et les déplacements des voyageurs. De plus, il faut envisager la possibilité que des dommages soient causés à l’infrastructure côté air et côté terre des aéroports. Malgré les incertitudes à propos des incidences potentielles du changement climatique sur les opérations de l’aviation internationale et l’infrastructure connexe, il y a de toute évidence un certain nombre de défis à relever.


Conclusions


L’adaptation aux risques climatologiques peut prendre la forme de mesures ou de projets spécifiques, par exemple, la construction de murs de protection contre l’élévation du niveau des mers et la mise en place d’un système d’alerte avancée en cas de possibilité d’inondation ou de vague de chaleur. Ces solutions nécessiteront des investissements considérables. Les États sont de plus en plus conscients des risques potentiels liés au changement climatique et devront tenir compte de ces risques dans leurs plans futurs, notamment en matière de développement des aéroports, et concevoir leurs stratégies d’adaptation en conséquence. L’OACI œuvre à améliorer la protection de l’environnement en aviation depuis les années 60, en établisssant des normes et des pratiques recommandées, mais elle est consciente qu’il y a encore d’importants efforts d’atténuation à faire. L’Organisation a reconnu qu’il faut aussi envisager des mesures d’adaptation étant donné que les conséquences du changement climatique doivent être prévues et traitées efficacement.

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