M. Aliu a formulé ces remarques lors du Symposium OACI/UNOOSA sur l’aéronautique et l’espace qui se tient aujourd’hui à Abu Dhabi. « Le secteur du transport commercial spatial a enregistré des avancées significatives et cette année, nous aurons l’occasion de commencer à traiter de certaines importantes questions de détail, a-t-il indiqué. L’OACI est consciente du fait que les vols suborbitaux et dans l’espace extra-atmosphérique favorisent la création de nouveaux marchés touristiques et de transport, et que le niveau des investissements dans la recherche et développement connexes demeure très élevé. À titre personnel, je suis ravi en tant qu’ingénieur de voir le rêve et la théorie du vol spatial normalisé devenir désormais une réalité si tangible ».
Le nombre de cellules d’aéronef qui ont été achevées ou sont sur le point de l’être ne cesse de croître. De même, les lancements connaissent une augmentation constante, et les ports spatiaux commerciaux deviennent maintenant des réalités opérationnelles. Cette accélération des innovations requiert l’adaptation du cadre réglementaire existant, tâche qui incombe à l’OACI et aux gouvernements nationaux. « Si nous ne trouvons pas un moyen d’assimiler les changements importants que génèrent les innovateurs de l’aéronautique et de l’espace, les exigences nationales ne seront pas harmonisées, les technologies seront réglementées de manière excessive ou insuffisante, et les incertitudes opérationnelles et commerciales s’accentueront, a précisé M. Aliu. C’est justement ce qu’il faut éviter, et étant donné la présence parmi nous aujourd’hui d’entrepreneurs, de spécialistes de la réglementation et d’universitaires de classe mondiale, je suis persuadé que des progrès satisfaisants seront accomplis ».
L’OACI a adopté une stratégie des plus proactives pour s’assurer que les capacités aérospatiales croissent au rythme des progrès accomplis dans l’industrie, préparer des normes mondiales, et veiller à la pertinence, à la flexibilité et au rôle catalyseur de la réglementation. « Nous devons nous préparer à des normes et règlements aérospatiaux internationaux applicables à l’échelle mondiale, a déclaré M. Aliu. Il conviendra en premier lieu d’intégrer entièrement ces normes et règlements avec les milliers d’autres que nous avons adoptés jusqu’ici dans l’aviation civile. Ce faisant, nous contribuerons à garantir la sécurité et la sûreté du ciel que nous devons tous partager. Dans le droit fil de l’évolution générale survenue à l’OACI ces dernières années, les normes à élaborer devraient être basées sur la performance et non prescriptives, l’idée étant d’encourager et non d’entraver l’innovation ».
L’organisation du symposium même, en conjonction avec l’UNOOSA, est un résultat concret de la stratégie de l’OACI. « Qui rédigera ces normes ? », a demandé M. Aliu aux participants, tout en soulignant que l’OACI a appris au cours de sa longue et fructueuse histoire que le savoir et l’expérience constituent les clés d’une réglementation efficace. « C’est pourquoi nous nous sommes réunis ici aujourd’hui. Les rencontres OACI-UNOOSA sont uniques, dans la mesure où elles donnent à nos secteurs respectifs un moyen de se préparer conjointement aux défis et aux exaltations des vols de la prochaine génération,» a-t-il conclu.
Le Symposium OACI/UNOOSA, le deuxième du genre, s’appuie sur les travaux réalisés lors de la première rencontre qui a eu lieu à Montréal en 2015. Il réunit d’éminentes personnalités du monde universitaire, des affaires et de la réglementation, issues des secteurs de l’espace et de l’aviation civile.